DroidCon Tunis 2013 : présentation de la nouvelle version de Tunisiana Apps

published on Apr 30, 2013

A l’occasion de DroidCon Tunis 2013, Tunisiana a lancé une nouvelle version de sa boutique d’applications, Tunisiana Apps. Irfan Goandal d’Ooredoo Group (ex-Qtel, la maison mère de Tunisiana) a présenté, lors d’une conférence tenue à la Cité des Sciences de Tunis, la nouvelle édition du Store de l’opérateur.

Monétiser son application en Tunisie : une mission (presque) impossible

Si vous avez un smartphone ou une tablette, peu importe sa marque ou son système d’exploitation, vous avez sûrement remarqué qu’il est impossible d’acheter des applications payantes sur leurs Stores respectifs (à moins d’avoir un compte en devise, chose qui n’est pas à la portée de tout le monde). Nous sommes, donc, obligés de nous contenter des applications gratuites, pas toujours au top. Cette limitation a de plus graves conséquences pour les développeurs tunisiens : ces derniers ne peuvent pas compter sur le marché local pour monétiser leurs applications.

La cause de cette restriction n’a rien de technologique. Il s’agit d’une politique monétique baptisée « non-convertibilité » du dinar, visant à protéger notre monnaie nationale (et notre économique fragile) contre les fluctuations des marchés internationaux. Ce sujet a été abordé avec le ministre des TICs, M. Mongi Marzouk, qui a fait une apparition lors de la seconde journée du DroidCon Tunis 2013.

La solution imaginée par Ooredoo

Ooredoo s’est penché sur la question et a concocté une solution qui saura satisfaire aussi bien les utilisateurs que les développeurs (du moins, d’après l’opérateur) : il s’agit d’une nouvelle version de sa boutique de vente d’applications. Cette mouture a été lancée officiellement en Tunisie le 27 avril 2013, à l’occasion du DroidCon Tunis, mais elle ne sera disponible pour les autres opérateurs du groupe qatari que dans quelques mois (de 3 à 6 mois).

Mais qu’a-t-elle de si particulier cette boutique pour pouvoir contourner les difficultés mentionnées ci-dessus ?

Pour acheter une application via Tunisiana Apps (nom de la version tunisienne de cette boutique), il n’est plus nécessaire d’avoir un compte bancaire (encore moins en devise). Le paiement se fait via le crédit mobile de l’utilisateur, tout comme pour les appels téléphoniques et les SMS …

L’opérateur compte largement sur les développeurs locaux pour enrichir l’offre de sa boutique en applications développées et destinées au marché tunisien et, logiquement, attirer plus d’utilisateurs. Chose qui n’est pas facile du tout.

Pour ce faire, Tunisiana a voulu mettre toutes les chances de son côté en ouvrant sa boutique à autant de plateformes et services que possible : Android, BlackBerry et Amazone pour ne citer qu’eux (notons qu’iOS d’Apple n’est pas de la partie, à cause de la nature « fermée » de cet OS).

Les développeurs ont désormais accès, également, à de nouvelles fonctionnalités leur permettant de mieux maîtriser l’aspect commercial de la chose, tel que la possibilité de lancer des promotions, les (micro-)ventes in-apps et l’accès aux statistiques de téléchargement en temps réel, etc.

Durant la conférence, M. Goandal a insisté sur l’importance du contenu local, donnant l’exemple du Danemark où les applications les plus téléchargées sont des logiciels locaux. Un point sur lequel le conférencier est revenu pour répondre à ma question sur de potentiels partenariats avec des « grands noms » tels que Facebook, Instagram ou Temple Run. Irfan Goandal a donc insisté sur le fait que la priorité pour son employeur est aux applis locales.

Et pour se différencier des autres stores, la nouvelle plateforme met à la disposition des développeurs une API (interface de programmation) leur permettant, par exemple de lancer des appels ou d’envoyer des SMS à partir des smartphones des utilisateurs (bien évidemment, avec le consentement de l’utilisateur).

L’effort d’Ooredoo vise à mobiliser une partie du marché, potentiel et encore sous exploité, d’applications et de contenus locaux et qui pourrait générer des milliards de dollars. Les qataris ne sont pas les seuls à investir dans le savoir-faire tunisien. La filiale tunisienne d’Orange a, pour sa part, lancé son propre App Store et un programme d’aide aux développeurs.

Seul l’opérateur national est absent de cette marche vers le futur. Tunisie Telecom ne semble pas intéressée par le fait de promouvoir les initiatives des jeunes tunisiens qui ont pourtant prouvé, une fois de plus, qu’ils ne manquaient pas de créativité et de potentiel !

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